Deux décennies de plaisir pour Les Tireux d’Roches

20 novembre 2018

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Les Tireux d’Roches ont accordé un super entretient à François Houde, rédacteur au Nouvelliste, en voici la couleur :

« TROIS-RIVIÈRES — Les Tireux d’Roches ont 20 ans en 2018 et ils célèbrent ça en jouant… au Québec. C’est quasiment un événement pour eux qui parcourent la planète plus souvent qu’à leur tour. Cette tournée d’une quinzaine de spectacles débutera le 24 novembre à la Maison de la culture Francis-Brisson de Shawinigan dans le cadre du Festival trad. Ils seront également à Saint-Élie-de-Caxton le 22 décembre.

Ce spectacle des 20 ans revisitera tout le répertoire du groupe mais avec les oreilles et l’énergie d’aujourd’hui. En deux décennies, le groupe a évolué, forcément. Seuls Denis Massé et Dominic Lemieux étaient de la formation originale qui comptait également Anne Tessier, Jeannot Bournival et un certain Fred Pellerin.

La version actuelle, avec Luc Murphy, Pascal «Per» Veillette et David Robert tient la route depuis bientôt dix ans. Le plus beau, c’est que l’enthousiasme est intact. Peut-être même plus fort que jamais.

Une recette, les gars? «On n’a pas tordu l’éponge, suggère Pascal, l’harmoniciste. On n’a pas trop joué au point de se lasser de la musique et on limite nos tournées pour ne pas s’épuiser.» Le groupe offre une bonne cinquantaine de spectacles annuellement, bien répartis sur plusieurs continents. C’est suffisant pour faire vivre les musiciens et pour que les Tireux d’Roches demeurent leur point d’ancrage même si chacun nourrit des projets parallèles.

«On s’est donné de bons fondements avec Denis, ajoute Dominic, le guitariste. Les choses ont été établies clairement dès le début comme la façon de partager les revenus. Ça aide mais il y a aussi une question d’attitude: on prend des décisions unanimes et on sait se dire nos quatre vérités avant que quelque chose ne vienne miner l’atmosphère.»

«Un groupe comme le nôtre est un destructeur d’ego, estime Denis Massé, chanteur et accordéoniste, avec une pointe d’humour. Quand on est ensemble, on se consacre au groupe et on travaille pour que chaque chanson soit la meilleure possible. Si quelqu’un arrive avec une idée que les autres rejettent, il ne le prend pas personnel. Ce n’est pas un jugement sur lui qu’on porte. On ne dit même pas que son idée n’est pas bonne, simplement que ce n’est pas la meilleure à ce moment-ci.»

Folk

Les Tireux d’Roches de 2018, c’est la réunion de cinq musiciens passionnés de musique folk qui ont tous évolué individuellement de façon à être en mesure de pousser plus loin leurs idées musicales.

«Chacun a sa propre influence sur le groupe ce qui fait que notre musique est pas mal éclatée, convient David, le percussionniste. On sent tous qu’on peut apporter quelque chose au niveau de la création. On travaille en fonction de faire la meilleure musique possible sans se préoccuper de savoir si on entre dans les critères de tel ou tel autre style.»

Si on se fie à l’ADISQ, ils répondent aux critères définissant la musique traditionnelle puisque leur dernier album, Tarmacadam, était en nomination comme album de l’année en musique traditionnelle comme l’ont été leurs deux précédents. Sans Félix à poser sur le manteau de la cheminée, pour l’instant. N’empêche, l’album aura permis une avancée supplémentaire au groupe. «C’était tellement explosé! On a essayé vraiment toutes sortes de choses», rigole David.

«On a réussi à intégrer les influences dans un produit qui est très achevé, clame Denis. On sait mieux que jamais ce qu’on veut, ce qui nous permet de pousser plus loin nos idées. C’est très enthousiasmant.»

Le spectacle de cette tournée en témoignera dans les prochaines semaines. Vendredi dernier, le groupe préparait ce spectacle en compagnie de Jérôme Minière qui agit comme metteur en scène pour peaufiner chaque déplacement de chaque musicien dans chaque chanson.

«On sait qu’on peut faire danser les gens avec notre musique, on le fait depuis nos débuts et on le fait dans nos spectacles de festivals, soutient Luc, spécialiste des instruments à vent. Présentement, on travaille plus en finesse. On veut offrir un spectacle aussi satisfaisant même si les gens vont rester assis.»

Les fans retrouveront des chansons récentes autant que d’autres qui ont marqué l’histoire des Tireux d’Roches, sous une forme renouvelée. «On fouille dans la mémoire de nos disques mais il y a aussi de la création. Dans certains cas, nous prenons des airs de chansons qu’on n’endosserait plus mais qu’on réarrange autrement. On va aussi avoir des contes, parler de nos voyages, raconter des anecdotes.»

Ce qui est certain, c’est qu’après vingt ans, le groupe n’a aucune envie de regarder en arrière: il y a trop de bonnes choses à venir. »

François HOUDE dans le Nouvelliste, le 19 novembre 2018 – lien vers l’article
Photo de couverture de l’article : Sylvain MAYER